La fixation et l’ajustement du niveau sont peut-être la partie la plus difficile de la fixation du prix dans les métiers les moins payés du monde. Si ce niveau est fixé trop bas, le salaire minimum n’aura que peu d’effet sur la protection des travailleurs contre les salaires indûment bas ou la pauvreté. S’il est trop élevé, il sera mal respecté ou aura des effets négatifs sur l’emploi. Comment ce prix est-il fixé dans les métiers les moins payés du monde ? Cet article vous renseigne davantage.
Recherche et évaluation des données
Le processus de fixation du salaire minimum encourage les délibérations fondées sur des données probantes. A cet effet, trois types d’analyse sont pertinents. La première consiste à suivre les tendances et les perspectives des principaux indicateurs du travail, sociaux et économiques. Il s’agit de la part des travailleurs concernés par le salaire minimum, le rapport entre le salaire minimum et les salaires moyens du metier les mieux payer. Il y a aussi la productivité et la croissance du PIB. La deuxième consiste à simuler la manière dont différents ajustements du prix minimum peuvent affecter les principaux résultats d’intérêt tels que :
- l’emploi ;
- les gains ;
- les coûts totaux de la main-d’œuvre ;
- et la production et l’informalité.
La troisième consiste à effectuer des évaluations périodiques de l’impact réel des ajustements précédents sur les indicateurs clés. Cette analyse est désagrégée afin de comprendre les impacts probables d’un ajustement du salaire minimum sur différents types de travailleurs et différents secteurs. Mais pour ce faire, les parties prenantes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de chaque pays ont accès à des données opportunes et pertinentes. Il s’agit d’une contrainte dans de nombreux pays.
Dans le cas de l’analyse du salaire minimum, les données administratives sont particulièrement importantes. Les données issues d’enquêtes, les registres de l’emploi et les fichiers de l’assurance sociale, et des impôts peuvent être plus à jour. Ces données peuvent être moins affectées par les résultats de la non-réponse ou de l’auto-déclaration, et peuvent permettre une analyse plus désagrégée.
Considération particulière pour les pays
Pour les pays en développement, l’informalité et la conformité limitée constituent des défis spécifiques dans la collecte de preuves pour la fixation du salaire minimum. Une augmentation du prix peut entraîner une augmentation de l’informalité, ce qui doit être pris en compte. De même, l’analyse des modifications du salaire minimum sont susceptibles d’affecter le respect des règles.
Cependant, mesurer l’informalité et la conformité n’est pas une tâche facile. Les données d’enquête peuvent saisir l’économie informelle et la non-conformité dans une certaine mesure. Mais ces données souffrent de différents biais. Celles provenant des inspections du travail fournissent certaines preuves de la conformité , mais ne sont pas représentatives, en particulier dans les pays en développement.
Pour garantir un processus qui aboutisse à un salaire minimum juste et efficace, les pays s’engagent dans un véritable dialogue social. Ils s’engagent également dans le renforcement des capacités et dans le développement et l’accessibilité des données.
Adoption des approches d’équilibres
La fixation du salaire minimum dans les métiers les moins payés du monde se base sur une approche équilibrée et fondée des données probantes. En effet, un équilibre approprié entre ces deux séries de considérations est essentiel pour garantir que les prix minima sont adaptés au contexte national. Cet équilibre tient aussi compte de la protection efficace des travailleurs et du développement d’entreprises durables.
Ensuite, une approche fondée sur les faits implique également qu’il existe des critères clairs pour guider les discussions sur le niveau des salaires minima. Les indicateurs statistiques couramment utilisés comprennent le niveau général, ainsi que la répartition des salaires. Ils comprennent également les différences du coût de la vie entre les régions et les niveaux nationaux ou sectoriels de la productivité du travail.
Pour conserver leur pertinence, le niveau des prix est ajusté de temps à autre. S’il ne l’est pas, cela peut conduire à une érosion du pouvoir d’achat des travailleurs qui gagnent le minimum. Aussi, les effets sociaux et économiques des salaires minimums ne sont jamais entièrement prévisibles. De ce fait, de nombreux pays veillent à l’impact des ajustements du salaire minimum et l’étudient de manière adéquate.